Huile d'olive vierge extra

Huile d’olive vierge extra : la récolte 2024-2025

Si la récolte n’a pas été satisfaisante partout en Italie, l’huile d’olive vierge extra obtenue est excellente

Le mois de mars est peut-être le bon moment pour faire le point sur la production de l’huile pour l’année 2024-2025. La récolte et la pression sont terminées depuis quelques temps et la campagne de vente est déjà bien avancée. Il est donc possible de fournir des détails et des indications.

itinerari des saveurs

Le conditions climatiques ont impacté la récolte dans le centre-sud

Le résultat de cette analyse est que l’année 2024-2025 a montré une Italie de l’huile divisée nettement en deux concernant la quantité mais heureusement tout cela n’a pas impacté la qualité qui reste excellente. Une partie du centre et le nord de la péninsule ont eu des grands résultats quand en revanche une autre partie du centre et le sud ont souffert à cause des conditions climatiques.

Un regard global

« Dans le centre-nord (à partir de Pescara et en remontant la côte adriatique ou à partir de Rome et en remontant la Côte Tyrrhénienne), la production a été abondante et même la qualité a été plus que satisfaisante, merci un climat qui a favorisé la croissance des drupes avec des pluies abondantes. » Ce sont les mots de Gianluca Vincolato, commercial pour l’étranger chez Ursini (Chieti) : « Des productions record ont été enregistrées, en particulier en Toscane et Ligurie. Dans cette dernière région, ils sont encore cueillis des olives au mois de février ! On ne peut pas dire de même pour la zone du centre-sud, qui de plus est la principale productrice d’olives d’Italie. En effet, à partir de la province de Chieti et surtout dans les Pouilles qui sont la région d’Italie avec le plus grand nombre d’oliviers, la production a diminuée de la moitié et même plus. Nous parlons ici du 40% de la production nationale moyenne (donc 60% de moins) ».

En Sicile

Des propos malheureusement confirmés pour ce qui concerne le sud d’Italie par Gabrizia Cellai, commercial du Consortium Libera Terra (Corleone) : « Notre huile est normalement recueillie en Sicile dans les territoires de Palerme, Trapani, Caltanissetta et Catane ainsi qu’en Calabre dans les territoires de Cosenza et Crotone. Même si nous sommes satisfaits au sujet de la qualité, nous ne pouvons pas dire de même pour la quantité. En effet cette année encore, à dépit de l’engagement constant et des soins dédiés aux oliviers, les conditions climatiques difficiles (siccité extrême) ont réduit drastiquement la production. »

En Ombrie

Si la météo adverse a provoqué des dégâts dans le sud, même dans le centre de l’Italie pas tous les territoires ont eu la même chance. « En Ombrie, comme d’ailleurs dans d’autres parties d’Italie, il y a eu une production d’olives très importante. » nous le confirme Francesca Romana Cassano cotitulaire de Terre de Grifonetto (Montemelino) « Belles, grandes et très saines. Il y avait des plantes dont les branches étaient pliées sous le poids des olives. Magnifiques. Mais au moment de la récolte et de la pression (qui cette année a eu un peu de retard car les olives ont pris du retard pour mûrir), la rente a été très basse. Entre 6% et 10%. Dans la pratique, la moitié des années précédentes. Et tout cela à cause d’une météo adverse. »

Une huile d’olive vierge extra de qualité

Fort heureusement, cette différence concernant la quantité n’a pas impacté la qualité, parfois même au contraire. « Dans les cas des cultivars autochtones de l’Ombrie, les parfums et les saveurs sont particulièrement riches et agréables.  Au goût, les notes organoleptiques typiques de ces huiles vierges extra sortent, avec des fruités vraiment spéciaux » affirme Francesca Romana Cassano, soutenue par Gabrizia Cellai « Cette année, la qualité de notre huile vierge extra a été bonne pour les valeurs propres à l’huile mais également pour les caractéristiques organoleptiques. À la suite de tests pratiqués, notre huile montre un bon niveau pour ce qui concerne le piquant, compensé par des notes fruitées qui donnent à notre huile un équilibre particulier. ». Gianluca Vincolato entre encore plus dans les détails : « Nos huiles n’ont pas de défauts car il n’y a pas eu d’attaques de la part de la mouche ou d’autres parasites. La chaleur les a fait désister. Au nez, le parfum est bon, mais il change selon la typologie. Les olives qui ont été cueillies plus vertes ont plus de parfums, celles qui étaient plus mûres au moment de la récolte ont des parfums moins intenses et plus doux. En général, le fruité est élevé. »

Le prix de l’huile d’olive vierge extra reste élevé pour le 2025

Bien évidemment, toutes ces différences à la production ont des conséquences sur les prix. C’est inévitable. Bien que les producteurs s’efforcent toujours de les contenir, sans pour cela céder sur la qualité ou le niveau des processus de production.

En effet, c’est surtout le processus de production qui a une incidence importante pour le calcul du prix, comme il le fait remarquer Gianluca Vincolato : « Les différences les plus importantes sont présentes quand il s’agit d’huile venant d’olives vertes plutôt que d’olives mûres. Le rendu en huile quand on part des olives vertes est décidément plus bas, donc les prix sont plus élevés. En revanche, le rendu en huile quand on part d’olives mûres est plus important, donc les prix sont plus bas. Une autre différence vient du système de récolte. Là où les terrains sont d’accès difficile, comme en Ligurie par exemple, il faut plus de temps pour recueillir. Donc, le coût lié à la quantité plus importante de personnel nécessaire a une influence sur le prix final. Là où il y a des terrains plats, ou tout de même bien accessibles, la collecte est plus rapide et par conséquent les coûts sont inférieurs. »

Une analyse confirmée par Francesca Romana Cassano : « Pour obtenir un produit de qualité, c’est-à-dire avec des valeurs organoleptiques, sensorielles et même salutaires excellentes, les coûts sont très élevés. Par exemple, si cette année nous avions attendu pour cueillir les olives, nous aurions sûrement obtenu des plus grandes quantités d’huile d’olive vierge extra (15-20 litres tous les 100kg d’olives, au lieu de 8-10), mais en termes d’acidité et peroxydes la qualité aurait été vraiment différente. » « Les olives sont cueillies à la main, selon une méthode traditionnelle qui minimise les risques de dommages aux olives et aux plantes, ce qui garantit une huile de qualité très élevée » rajoute Gabrizia Cellai.

Des prix plus bas en dépit de la qualité

Si les prix des huiles venant d’autres pays de la Méditerranée sont plus bas, cela vient justement d’une attention différente au processus de production qui s’appuie à des législations souvent moins restrictives. « La différence avec les coûts des huiles d’autres pays comme la Grèce ou l’Espagne est encore une autre histoire : ici les olives coûtent la moitié et donc les huiles coûtent également la moitié – souligne Gianluca Vincolato – Dans ce cas, et en particulier pour les huiles que l’on trouve dans la grande distribution, les différences de prix sont considérables, très souvent même deux fois plus. Dans ces pays, la collecte est souvent mécanisée, de sorte que moins de personnel est employé et que les coûts sont réduits. ». « La différence de prix est liée également à la provenance géographique (Italie, Europe ou extra UE) – confirme Francesca Romana Cassano – Les entreprises italiennes qui produisent de l’huile d’olive vierge extra sont obligées de respecter des règles précises de production et elles sont soumises à des contrôles périodiques, à garantie du consommateur. »

Que peut-il faire, donc, le consommateur pour s’orienter dans le choix ?

Encore une fois Francesca Romana Cassano nous vient en aide : « Lire attentivement l’étiquette sur le dos de la bouteille. C’est essentiel. C’est la façon de bien comprendre la provenance.

Ne choisir que de l’huile vierge extra qui est obtenue à travers des procès mécaniques (un jus d’olives pressées, disons-le comme ça !). Toutes les autres typologies d’huile sont obtenues à travers des traitements chimiques avant d’être mises sur le marché.

Donner la préférence à un petit producteur. Il est bien évidemment possible d’acheter une huile vierge extra à un prix de moins de 10-12€ par litre. Mais il faut savoir que ce produit n’aura jamais les mêmes caractéristiques salutaires, de goût et de durée que les huiles plus chères. »

Le consommateur a donc encore un pouvoir qui est celui de choisir attentivement et pas seulement selon un critère de prix. La production d’huile vierge extra italienne 2024-2025 a beaucoup à offrir à un consommateur avertit.