L’Italie : un melting-pot culinaire

Goûter un plat traditionnel est toujours réconfortant, pour son coté régressif qui nous ramène à l’enfance, quand il s’agit de nos origines, ou pour son coté exotique. Mais très souvent la tradition a des origines venant de cultures différentes et de les connaitre nous permet de mieux comprendre ce qu’on mange.

Dès la préhistoire la particularité géographique de l’Italie a permis l’installation dans péninsule de différentes populations, comme les Celtes, les Étrusques et les Grecs pour n’en citer que quelques un, et l’histoire complexe du pays est à l’origine de superpositions culturelles qui se sont créées au fil du temps.

Et quand on dit cultures différentes, on dit cuisines différentes !

C’est une évidence que la présence des Lombards au nord, des Arabes et des Normands au sud et des Byzantins au centre ne pouvait pas rester sans conséquences sur l’histoire gastronomique italienne.

En effet, si l’action de l’empire romain avait conduit à une forme d’unification des différentes populations sous une culture dominante, les invasions qui ont suivi sa chute ont permis à d’autres populations de s’installer en Italie ou tout simplement de la traverser.

C’est clair que certaines cultures ont laissé plus de traces que d’autres mais pour comprendre comment les différentes régions ont évolué il est indispensable de prendre en compte le melting-pot culturel qui a été la réalité de l’Italie pendant longtemps.

Si les rapports étroits avec les populations slaves au nord-est nous ont laissé la Gubana, magnifique gâteau aux fruits secs, le passage de populations d’origine bulgare a laissé le pain de blé de Saragolla dans le territoire de Benevento et bien évidemment les Arabes ont laissé comme magnifique héritage gastronomique la cassata siciliana. Et ce ne sont que quelques exemples !

Les exemples possibles en réalité sont multiples et nous ne manquerons jamais de signaler l’origine d’une recette quand elle est connue. De connaître l’histoire qui est derrière un plat que nous dégustons n’est sûrement pas indispensable mais il est hautement plus agréable de rentrer dans une culture culinaire afin d’en apprendre les racines et les liens sur lesquels se basent encore aujourd’hui les producteurs et les chefs pour continuer ce long parcours et le diriger vers des nouvelles directions.